Arrêter l’Alzheimer avant les premiers signes

Historiquement, la recherche sur la maladie d’Alzheimer s’est surtout concentrée à soulager les symptômes, comme la perte de mémoire ou le déclin cognitif. Mais de nouvelles d’études changent la donne : des chercheurs tentent désormais à savoir s’il est possible d’empêcher la maladie de se développer avant même que les troubles cognitifs n’apparaissent.

Comme le rapporte la journaliste Alison Abbott dans la revue Nature, plusieurs grands essais cliniques testent aujourd’hui des médicaments à base d’anticorps conçus pour agir dès les tout premiers stades de la maladie, bien avant les premiers oublis.

Ces anticorps expérimentaux visent une protéine appelée amyloïde-β, qui a tendance à s’accumuler dans le cerveau et à former des plaques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Contrairement aux traitements actuels, qui interviennent une fois les symptômes commencés, cette approche cherche à bloquer le processus pathologique plusieurs années plus tôt.

Ces nouvelles études préventives se distinguent en s’attaquant à ce que beaucoup considèrent comme la cause profonde de la maladie. Parmi elles, le projet international Dominantly Inherited Alzheimer Network (DIAN) aide les chercheurs à comprendre quand et comment la maladie démarre et si une intervention précoce peut retarder, voir empêcher son apparition.

Les résultats obtenus sur des animaux sont prometteurs : chez des souris génétiquement prédisposées, un traitement préventif à base d’anticorps a considérablement réduit la formation de plaques et les signes de dégénérescence neuronale. Les chercheurs espèrent désormais observer des effets comparables chez l’être humain.

Si ces essais se confirment, ils pourraient transformer notre manière de détecter, surveiller et traiter l’Alzheimer. Bien sûr, de nombreux défis restent à relever, notamment le coût, la sécurité, et la nécessité de suivre les patients sur le long terme, mais ces recherches marquent un point tournant dans la lutte contre la maladie. De plus en plus de scientifiques en sont convaincus : le meilleur traitement pourrait bien commencer avant même les premiers symptômes.

Voir les références

Voir plus

Voir moins