Les chercheurs étudient la maladie d’Alzheimer depuis de nombreuses années, principalement sous l’angle de la perte de mémoire et des changements dans la structure du cerveau. Mais des recherches plus récents suggèrent qu’un volet métabolique pourrait également être en jeu. Autrement dit, le cerveau atteint d’Alzheimer aurait du mal à utiliser l’énergie dont il a besoin. Certains spécialistes parlent même de « diabète de type 3 » pour décrire ce phénomène.
Dans un article publié dans Cells, les auteurs expliquent que le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer présente des signes de résistance à l’insuline. Nous associons généralement l’insuline à la régulation de la glycémie, mais elle joue aussi un rôle essentiel dans le fonctionnement des neurones, en les aidant à capter le glucose, leur principale source d’énergie.
Lorsque les cellules du cerveau répondent mal à l’insuline, elles fonctionnent moins bien et reçoivent moins de carburant. Avec le temps, ce manque d’énergie pourrait contribuer aux troubles de mémoire, à la confusion et à l’évolution de la maladie.
Points clés de l’étude
• Une énergie cérébrale insuffisante. Les neurones auraient plus de difficulté à utiliser le glucose, même si le reste du corps l’utilise normalement.
• La résistance à l’insuline pourrait accentuer les changements associés à Alzheimer. La résistance à l’insuline favoriserait l’accumulation des plaques amyloïdes et des enchevêtrements de protéine tau.
• Une inflammation accrue. Les perturbations de l’insuline dans le cerveau peuvent activer des processus inflammatoires nuisibles.
• Des mécanismes communs avec le diabète. Plusieurs voies biologiques touchées dans le diabète de type 2 semblent également altérées dans la maladie d’Alzheimer.
Portée et implications
Cette vision plus « métabolique » de l’Alzheimer pourrait ouvrir la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques, notamment des traitements visant à améliorer la sensibilité à l’insuline. En attendant d’en savoir plus, ces résultats rappellent l’importance de prendre soin de sa santé métabolique, rester actif, manger équilibré et surveiller sa glycémie, pour soutenir, autant que possible, la santé du cerveau en vieillissant.
